La conception intégrée
La conception intégrée est un processus permettant de concevoir un bâtiment dans le cadre d’une approche itérative impliquant tous les intervenants dès l’étape de conception du projet, ce qui diffère du processus traditionnel de conception.
Dans une séquence de conception traditionnelle, l’architecte élabore d’abord, en plus des esquisses, la volumétrie, les aménagements et la finition selon les spécifications du client, puis transmet ces plans aux ingénieur(e)s. Ceux-ci conçoivent alors les systèmes en fonction des plans architecturaux et, lorsque le tout est fixé de manière définitive, l’entrepreneur est appelé pour l’étape de construction.
En conception intégrée, les membres de l’équipe de projet sont invités à s’impliquer en amont de la réalisation des plans et devis, de manière à optimiser le design final. Le processus n’en est pas nécessairement accéléré, par rapport à la séquence de conception traditionnelle, mais le résultat obtenu est plus satisfaisant. Ceci inclut les architectes, les ingénieur(e)s, les spécialistes des contrôles automatisés, le(la) client(e), l’entrepreneur 1, un(e) représentant(e) de l’équipe de maintenance ainsi que des usagers, et tout autre intervenant(e) dont la contribution peut être pertinente selon la complexité du projet.
L’objectif est de créer une synergie en offrant l’opportunité à chacun de présenter les considérations et solutions qu’il estime pertinentes et d’en débattre avec le reste de l’équipe au moment où toutes les options peuvent encore être envisagées. Cette façon de faire bénéficie alors de l’expertise et des connaissances de chacun des intervenants, dans le cadre d’un processus de conception collaboratif s’appuyant sur une vision et des objectifs clairement définis dès le début du projet, et partagés par l’ensemble des membres de l’équipe de projet.
Les principaux avantages de la conception intégrée sont d’anticiper certains problèmes lors de la réalisation et de l’occupation, de faire un arbitrage éclairé entre différentes solutions techniques sur la base des cibles établies, et d’optimiser l’intégration des différentes composantes du bâtiment. Il en résulte un bâtiment de plus grande qualité répondant adéquatement aux besoins du client.
Les sessions de travail dédiées, communément appelées charrettes, constituent les activités clés du processus de conception intégrée. C’est à l’occasion de ces rencontres de travail que les différentes options et solutions sont confrontées et que les consensus sont obtenus. Par exemple, lors d’une telle rencontre, les discussions peuvent porter sur le choix d’une option permettant de réduire le besoin en chauffage du bâtiment. Les options envisagées pourraient inclure une orientation optimisée du bâtiment, l’usage d’une enveloppe plus performante, la réduction de la volumétrie du bâtiment, une optimisation des stratégies de contrôle basée sur l’usage exact du bâtiment, etc. Une fois ce point établi, les discussions pourraient alors être orientées sur le choix d’une option permettant de répondre à ce besoin de chauffage. Toujours en se basant sur les cibles, les besoins et les contraintes du projet, les options suivantes pourraient être étudiées : la mise en place d’un système de chauffage mécanique, le recours à l’énergie solaire, à la biomasse ou à la géothermie, ou encore une combinaison quelconque de ces options.
On pourrait également, lors d’une session de travail dédiée, débattre des mérites de certaines « technologies vertes », à savoir s’il en vaut la peine de débourser plus pour certaines mesures particulières. À la lumière des informations partagées, il s’agira pour l’équipe de projet de choisir l’option la plus adaptée et répondant le plus adéquatement aux besoins établis au début du processus de conception.
Le Guide de planification et de conduite de charrettes pour des projets à haut rendement énergétique propose une discussion plus approfondie de la conception intégrée dans les projets de bâtiment durable et une marche à suivre pour l’organisation de sessions de travail dédiées.
1 La participation de l’entrepreneur est parfois impossible compte tenu des règles régissant l’attribution de contrats pour des projets publics au Québec. À noter que la gérance de construction peut être un moyen de contourner le problème.
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Les experts derrière ce chapitre
Comité d’experts
Mandat spécifique
- Gilles Auger
AQAIRS - David Bérubé
Quantum Énergie - Jean-François Baril
AQME - Paul Dupas
Écobâtiment - Frédéric Genest
PAGEAU MOREL - Jean-Philippe Jacques
AQME - Paul-Alexandre Langlais
Ambioner - Léa Méthé-Myrand
Écobâtiment - Marie-Josée Roy
AQAIRS - Marie-Ève Sirois
Écobâtiment - Denis Tanguay
CCÉG - Sonia Veilleux
Ambioner - Nicolas Lacroix
Ecosystem
- La maîtrise de l’énergie
- L’aménagement du territoire
- Les bâtiments municipaux
- L’efficacité énergétique dans les bâtiments municipaux
- Les bâtiments existants
- Les bâtiments neufs et rénovations majeures
- Le suivi énergétique : mesure et vérification du rendement
- Les stratégies de conception en efficacité énergétique
- Les stratégies de pérennité en efficacité énergétique
- Le rôle des professionnel(le)s en efficacité énergétique
- Les certifications
- Opportunités d’économie d’énergie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre
- Le choix de l’énergie et des systèmes énergétiques
- Références
- La flotte de véhicules
- Les matières résiduelles et boues municipales
- Les parcs écoindustriels
- Les infrastructures
- La gestion et la réduction des émissions de GES
- Les événements écoresponsables
- Acronymes et abréviations
- Lexique