Le choix de l’énergie et des systèmes énergétiques
Dans la pratique, les différentes contraintes existantes (disponibilité des sources d’énergie, encombrement, facilité d’utilisation, coût à l’acquisition, sécurité, réglementation, etc.) et les habitudes culturelles influencent ce choix. Économiquement parlant, c’est l’analyse du coût global (investissement, fonctionnement et entretien) qui doit guider les maîtres d’ouvrage vers les systèmes les plus performants.
Dans le cadre d’une démarche qui vise à favoriser l’efficacité énergétique et la réduction des émissions de CO2, il faut favoriser les approches dites intégrées. Le choix de l’énergie et des systèmes énergétiques sont étudiés en fonction des besoins réels du ou des bâtiment(s). De leur côté, les concepteurs veillent à offrir des conditions optimales à l’implantation des systèmes énergétiques correspondants.
Des exemples de choix de l’énergie et des systèmes énergétiques favorisant l’efficacité énergétique et la réduction des émissions de CO2
Exemple no 1 : Afin de favoriser le recours à l’énergie solaire pour le chauffage de l’ECD d’un centre sportif, les architectes du bâtiment ont prévu l’implantation de 30 m² de panneaux solaires installés en haut de la façade sud du bâtiment ainsi qu’un local technique implanté juste derrière les vestiaires capable d’accueillir deux réservoirs solaires de 1000 litres chacun pour le stockage de l’eau chaude. Exemple no 2 : Dans le cadre d’un programme pilote « vers le zéro émission », l’équipe pluridisciplinaire de conception prévoit d’utiliser un réservoir d’eau enterré de 3500 litres qui sera chauffé par des panneaux solaires thermiques ou une pompe à chaleur géothermale. Le réservoir est dimensionné afin de limiter au maximum la consommation électrique de pointe de la pompe à chaleur en hiver. Le système solaire fonctionne toute l’année. Il offre la possibilité de stocker un maximum de calories pendant l’été. |
Afin de favoriser le recours à des systèmes énergétiques à haut rendement et faiblement émetteur de GES, la municipalité peut demander la réalisation d’une étude comparative ou étude de desserte énergétique. En chiffrant respectivement le coût global d’utilisation (investissement et fonctionnement), la quantité annuelle d’énergie consommée et les émissions de CO2 pour chacune des solutions techniques envisagées, la municipalité se dote d’un outil supplémentaire d’aide à la décision. Le Tableau 2 présente un exemple d’analyse comparative en coût global pour un centre de la petite enfance de 250 m² (bâtiment neuf) :
Tableau 2 : Exemple d’analyse comparative en coût global pour un centre de la petite enfance de 250 m² (bâtiment neuf)
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Électrique de base(plinthe et convecteur) |
Bi-énergie (pompe à chaleur géothermale et chaudière propane) |
Réseau de chaleur au bois |
Pompe à chaleur géothermale et système solaire avec stockage d’énergie |
Investissement ($) |
10 000 |
22 000 |
26 000 |
32 000 |
Coût d’exploitation annuel (abonnement inclus) ($) |
1 800 |
700 |
650 |
500 |
Énergie consommée (kWh/an) |
22 500 |
12 500 |
24 000 |
9 000 |
700 |
850 |
120 |
270 |
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Flexibilité dans le temps |
Peu flexible (électrique seul) |
Bonne si distribution de la chaleur assurée par un réseau à eau chaude |
Bonne, mais uniquement depuis la chaufferie centrale |
Bonne
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Note : Les valeurs sont données à titre indicatif seulement.
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– Cas particulier des réseaux de chaleur
Les réseaux de chaleur (RC) connaissent un réel engouement compte tenu des opportunités qu’ils offrent pour développer localement la production de chaleur d’origine renouvelable (biomasse, biogaz, etc.). Mais ils doivent aussi faire face à plusieurs contraintes technico-économiques :
- L’apparition des bâtiments à très faibles besoins énergétiques (Passive house, bâtiment basse consommation, etc.) rend de plus en plus difficile l’amortissement économique et environnemental d’une solution réseau de chaleur.
- La concurrence croissante des pompes à chaleur géothermique (air/eau et eau/eau) qui offrent un très bon rendement énergétique global et des émissions de GES particulièrement basses lorsque l’électricité consommée par la pompe à chaleur est issue de sources renouvelables.
- La diminution de la rigueur hivernale moyenne de la plupart des pays développés, conséquence des changements climatiques, ne sera pas sans effet sur l’équilibre économique des réseaux de chaleur.
Autant de raisons rendent la pertinence économique et environnementale des RC très discutable en logement individuel et semi-collectif, surtout lorsque ces logements affichent des performances énergétiques élevées
(Consommation < 80 kWh/m²/an ou Consommation < 8 kWh/pi²/an). Dans certains cas, les RC peuvent même constituer un frein à des travaux d’économie d’énergie si les besoins en chauffage sont considérablement réduits à l’issue de travaux d’isolation ou de changement d’affectation de locaux.
En revanche, ils restent très pertinents pour couvrir les besoins intrinsèquement élevés de certains équipements publics (équipements sportifs, aquaréna, centres d’accueil administratifs, etc.)
– Cas particulier des bâtiments existants chauffés à l’huile :
Pour réduire les dépenses d’énergie et les émissions de GES des bâtiments chauffés à l’huile, il peut être intéressant de considérer le passage au gaz naturel ou à l’électricité. Le Tableau 2 présente les réductions de Co2 pour ces types d’énergie
Tableau 2 : Émissions de CO2 par source d’énergie
Source d’énergie : |
Hydro-électricité |
Gaz naturel |
Huile (pétrole) |
entre 10 et 30 |
205 |
270 |
Source : EPA
En cas de passage à l’électricité, il faut veiller à choisir une installation offrant une bonne efficacité énergétique (thermopompe par exemple) en conservant si possible un système d’appoint non électrique capable de couvrir les besoins dits de pointe (c’est-à-dire par moments de froid intense). Ceci afin d’éviter d’accentuer les besoins en électricité auxquels Hydro-Québec doit faire face en période de grand froid et qui obligent à recourir à des centrales thermiques d’appoint très émettrices de CO2.
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Les experts derrière ce chapitre
Comité d’experts
Mandat spécifique
- Gilles Auger
AQAIRS - David Bérubé
Quantum Énergie - Jean-François Baril
AQME - Paul Dupas
Écobâtiment - Frédéric Genest
PAGEAU MOREL - Jean-Philippe Jacques
AQME - Paul-Alexandre Langlais
Ambioner - Léa Méthé-Myrand
Écobâtiment - Marie-Josée Roy
AQAIRS - Marie-Ève Sirois
Écobâtiment - Denis Tanguay
CCÉG - Sonia Veilleux
Ambioner - Nicolas Lacroix
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