Pourquoi et comment mesurer l’efficacité énergétique ?
Pourquoi mesurer l’efficacité énergétique ?
«Qui veut s’améliorer doit se mesurer, qui veut être le meilleur doit se comparer»
Robert C. Camp.
Si une municipalité veut gérer ses actifs afin de les maximiser et de les optimiser, il lui faut pouvoir évaluer les efforts fournis pour ce faire et donc les mesurer. L’efficacité énergétique est un indicateur de performance qui peut être utilisé afin de fixer des cibles et de mesurer nos efforts.
De manière plus concrète, mesurer les économies d’énergie et la réduction des émissions de GES attribuables à une meilleure utilisation de l’énergie disponible est utile pour évaluer :
- La performance environnementale
- La performance sociale, car agir en matière d’efficacité énergétique s’arrime naturellement avec l’amélioration des services rendus aux citoyen(ne)s
- La performance économique et financière (ex. : gains financiers, diversification des revenus avec la vente d’énergie renouvelable, attractivité du territoire pour des investissements étrangers, etc.)
Ces performances sont bénéfiques pour la municipalité et parfaitement communicables afin de faire valoir ses efforts et améliorations en matière de développement durable.
Comment mesurer l’efficacité énergétique ?
Afin d’évaluer le progrès énergétique, il faut choisir des indicateurs et les mesurer à des intervalles réguliers. Différents éléments sont à prendre en considération pour mesurer les efforts. Ces éléments sont dépendants de ce que l’on veut mesurer et des raisons pour lesquelles l’efficacité énergétique a été implantée. Les indicateurs mesurables choisis sont fonction de ces éléments. Voici quelques indicateurs possibles :
– La facturation
Le premier indicateur qu’une municipalité peut choisir pour mesurer ses efforts d’économie d’énergie est la facture énergétique. Cet indicateur n’est toutefois pas suffisant pour faire un bon diagnostic de la consommation d’énergie puisqu’il :
- ne tient compte que de la consommation énergétique liée à l’utilisation d’une installation ou d’un équipement et non de son cycle de vie complet.
- calcule les économies d’énergie de façon absolue (concept expliqué ci-bas)
Cette méthode permet néanmoins de voir les gains (ou pertes) financiers réalisés.
– Les indicateurs quantitatifs techniques
Il existe deux principales manières de mesurer l’efficacité énergétique :
- De façon absolue : Seul le paramètre de consommation est mesuré, tel que le kWh électrique, le m3 de gaz naturel, le litre de propane, ou, le dollar de consommation. Le meilleur exemple de ceci est la facture d’énergie reçue tous les mois. On y constate des variations de consommation au fil des mois et des années, mais il est difficile d’y détecter une anomalie ou une cause pouvant expliquer ces baisses de fluctuation et permettant d’expliciter des remèdes.
- De façon relative : Le paramètre de consommation (le kWh électrique, le m3 de gaz naturel, le litre de propane ou le dollar de consommation) est ramené à un autre paramètre significatif comme la population, la superficie des bâtiments ou la température extérieure. Cette méthode nécessite un peu plus de travail, mais elle permet d’identifier des problèmes de consommation énergétique et de les ramener à un paramètre tangible permettant de les comprendre et de les améliorer.
Exemple pour expliciter la différence entre l’énergie absolue et l’énergie relative
Dans une usine d’épuration d’eaux usées, une augmentation de 25 % de la consommation d’énergie (en kWh) est constatée par rapport à l’année précédente. Dans l’absolu, cette augmentation ne peut être expliquée. Cependant, si l’exercice d’utiliser plusieurs indicateurs de performance est réalisé, on pourrait constater que la quantité de boues traitées (en kilogrammes) a aussi augmenté de 25 % expliquant l’augmentation de la consommation d’énergie. En finalité, le fait de ramener toute consommation en énergie relative (en kWh/kg dans cet exemple précis) permet en tout temps d’expliciter les baisses ou les hausses d’énergie. |
Cette dernière méthode (mesure de l’énergie relative) permet aussi d’utiliser des outils mathématiques très simples appelés « la somme cumulative ». Le principe est d’établir un modèle statistique (par exemple, en entrant chaque mois dans un fichier informatique la consommation et la température extérieure moyenne). Par la suite, dans les mois suivants, lorsque la même température extérieure moyenne est à nouveau rencontrée, on peut s’attendre à avoir sensiblement la même consommation. Si elle est moindre, il faut chercher à l’expliquer et si elle est supérieure, il faut explorer les raisons de cette augmentation.
La clé dans les indicateurs de performance est d’en sélectionner un maximum de cinq qui serviront de guide pour une analyse énergétique pertinente. En effet, trop d’indicateurs ne permettraient pas une analyse efficace. La clé est donc de s’assurer que ceux choisis sont significatifs.
En finalité, les indicateurs servent à comparer les différents bâtiments ou équipements municipaux ayant la même vocation, mais aussi à comparer les municipalités entre elles pour connaître la performance énergétique du bâtiment ou équipement concerné, de même que les possibilités d’amélioration en se comparant au bâtiment ou à l’équipement le plus performant.
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Les experts derrière ce chapitre
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- Eugène Gagné
FQCF - Jean-François Nolet
CanWEA - Yves Poissant
CanmetÉNERGIE - Denis Tanguay
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- Les types d’intervention pour une municipalité
- L’efficacité énergétique
- Les énergies renouvelables
- L’efficacité énergétique et l’énergie renouvelable
- Qu’est-ce que la maîtrise de l’énergie?
- La maîtrise de l’énergie : quels avantages pour une municipalité et son territoire ?
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