Enjeux lors du développement d’un système de gestion durable

Le choix d’un mode de gestion des matières résiduelles doit être réalisé judicieusement en fonction des enjeux techniques, socioculturels, environnementaux et économiques  (figure 4). Ces choix seront examinés lors de la présentation des différents procédés de valorisation à la section Opportunités d’économie d’énergie et de réduction des émissions de gaz à effet de serre de ce chapitre.

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Figure 4 : Enjeux attenants à une gestion durable des matières résiduelles (adaptée de l’UMQ, 2008)

Les enjeux techniques concernent principalement la faisabilité technique du procédé de valorisation en fonction de la quantité et de la composition des matières résiduelles (actuelle et future) et d’autres critères névralgiques tels que l’utilisation prévue pour le produit fini (ex : biogaz, compost), la disponibilité et l’emplacement des infrastructures, et les conditions saisonnières. Les inconvénients et les difficultés potentielles doivent également être pris en compte afin d’établir les éléments de risques pour la technologie considérée. Cette évaluation doit inclure l’intégration d’une collecte sélective, le cas échéant.

Les enjeux socioculturels englobent les thèmes pouvant influencer l’acceptabilité du projet de valorisation pour les citoyens, tout particulièrement ceux qui seront situés près du site. Les situations pouvant mener à des plaintes (ex. : bruit, odeur, circulation) doivent être prises en compte dans le processus de planification ainsi que les enjeux de santé et sécurité publique. Cette évaluation devra ensuite être mise en comparaison avec les enjeux socioculturels liés à l’enfouissement (souvent négatifs) et à la création d’emplois par le projet de valorisation. Cet exercice d’analyse des enjeux socioculturels devrait également aborder l’idée d’accomplissement collectif de la communauté, une démarche par laquelle les citoyen(ne)s s’approprient la gestion des matières résiduelles éprouvant ainsi une fierté par rapport aux avancements réalisés par la municipalité. Une telle démarche contribuera au succès des plans de gestion des matières résiduelles, mais représente un enjeu de taille pour plusieurs municipalités.

Les enjeux environnementaux couvrent l’ensemble des exigences normatives pour le type d’installation considéré. En parallèle, une évaluation des gains environnementaux en fonction de la situation actuelle de gestion des matières résiduelles permet d’apprécier l’ampleur des améliorations, surtout au niveau de la protection environnementale (air, eau, sol), de l’économie d’énergie, et de la réduction des émissions de GES responsable du changement climatique.

Les enjeux économiques incluent forcément les coûts d’immobilisation pour les nouvelles infrastructures et nouvelles collectes en plus des coûts d’opération et d’entretien prévus pour l’exploitation du centre de valorisation. Dans l’optique où le budget alloué à la gestion des matières résiduelles ne doit pas augmenter significativement, il est souvent nécessaire d’avoir recours à un ou des programmes de subvention (ex. Programme de traitement des matières organiques par biométhanisation et compostage, Fonds municipal vert et Fonds pour l’infrastructure verte). Avec des revenus de vente souvent marginaux et un coût pour l’enfouissement technique pas assez élevé pour justifier le changement, les subsides deviennent souvent le seul recours pour atténuer l’impact des nouveaux investissements. Les tarifs pour l’enfouissement sont par contre amenés à augmenter rapidement à moyen terme ce qui favorisera le changement vers un programme de valorisation. En effet, les municipalités n’ayant pas adopté des modes de gestion durable seront pénalisées économiquement si elles ne respectent pas les bannissements. Une vision à long terme est donc nécessaire.